Daruvar (Ex Yougoslavie), 19 novembre 1920 - Rome, 7 Juillet 2015.
Le père Leopold, Rabbin en Chef et excellent talmudiste fut déporté par les nazis. Plus que trente sont les membres de la famille d′Eva disparus dans les champs de concentrations allemands.
Pendant les années avant la guerre, Eva Fischer se diplôma à l′Académie des Beaux-Arts de Lyon et retourna à Belgrade peu de temps avant les bombardements nazis sur la ville (1941). Une période malheureuse commença, constituée par des privations et de dures sacrifices. Avec sa mère et un frère dix ans plus jeune qu′elle, Eva fut enfermée dans le champ de Vallegrande (île de Curzola) sous administration italienne. Pour une maladie maternelle ils purent obtenir une permission de se transférer à Bologne.
C′était lannée 1943 et Eva Fischer se cacha sous le faux nom de Venturi . Elle se souvient souvent de ce temps triste, mais elle aime aussi se rappeler des bonnes personnes qui ne se soustrayait pas au danger pour donner de l′aide et de la solidarité à des persécutés. Déterminants les aides de Wanda Varotti, de Maximum Massei et d´autre encore du "Partito d′Azione" (un groupe de partisans qui se battaient contre les nazi-fascistes).
Eva est aujourd′hui membre d′honneur de l´Association Nationale des Partisans.
à la conclusion de la guerre, Eva Fischer choisit Rome comme ville d´adoption: intense l´amour qu´elle porte à cette ville.
Ce fut même le temps pour de longues promenades nocturnes avec Jacopo Recupero, Avenali, Giuseppe Berto, Alfonso Gatto et avec Maurice Druon, qui n′était pas encore ministre de la culture de la république française et qui était en train d′écrire les pages de « les grandes familles ». Ce fut à ce moment que Salvador Dalì vit et tomba amoureux des tableaux d′Eva qui représentaient les marchés des anciens quartiers de la ville éternelle. En même temps Ehrenburg écrivait les « humbles et d´orgueilleuses bicyclettes » d′Eva. Elle se rencontra avec Picasso dans la belle maison de Luchino Visconti et ils passèrent le temps en parlant de l′art contemporain et des émotions intimes qui portent à la créativité. Picasso l′exhorta à continuer dans la lumière mystérieuse des bateaux et des architectures méridionales.
Ce fut le temps de Paris qui arriva, où Eva habita près de Saint Germain des Près et chercha Marc Chagall en devenant amie fidèle et profonde admiratrice. Il lui racontait des rêves coloriés ainsi que du charme des récits bibliques. Zadkine reçut généreusement Eva en admirant le courage d′une recherche intense et constructive et le charme d′une culture mitteleuropéenne pas du tout négligeable.
Ce fut à Madrid où la peinture d′Eva Fischer - finalement exposée dans les musées - fut au centre de débats dans l´Atelier de Juana Mordò entre l´artiste marguttiènne et les peintres espagnols encore en bataille contre le franquisme. Eva leurs porta la témoignage d′un art renouvelé dans un monde libre.
Depuis les années Cinquante elle s′établit à Rome, dans le caractéristique quartier de Trastevere. Sous sa maison vivait le compositeur Ennio Morricone avec qui elle établit un profond lien humain et artistique. En 1990 Ennio lui dédia le CD " A′ Eva Fischer pittore".
Dans les années Soixante, Eva Fischer vécut à Londres où elleexposa dans la plus exclusive Galerie de la City, la Lefevre Gallery qui avaient concédé la dernière exposition au peintre italien Modigliani.
La Galerie Lefevre reçut les cadres d′Eva pour « ses couleurs méditerranéennes et l′italianité » de ses toiles. Le monde de Fischer est constitué par des courtes migrations vers de nouvelles inspirations: En Isra? elle peignit des magnifiques tableaux de Jérusalem et de Hébron (très connus sont les vitraux du Musée Juif de Rome) ; jusqu′aux Etats Unis où se trouvent de nombreux connaisseurs de son art, parmi lesquels les acteurs Humphrey Bogart (ce fut la femme, Laureen Bacall, à lui offrir la première œuvre) et Henry Fonda.
Aujourd′hui que l′art d′Eva Fischer est connue dans le monde, elle parle de soi-même avec absolue modestie, typique d´une femme courageuse et intelligente, du regard propre et profond, malgré la cruauté des hommes pendant l′inhumaine période de la guerre. Elle ne condamne pas ceux-là avec rage et vengeance, mais avec l′exposition de tableaux mélancoliques et gris, remplis de regards d′abord étonnés, puis égarés et perdus et par des enfants immobiles dans le gèle des trains sans retour.
En 2008 le Président de la République Italienne Giorgio Napolitano, lui a conféré le titre de Chevalier pour l′Ordre de la République Italienne pour l′art.
